"Lumière noire" a été publié en 2013 chez Edilivre

Lumière noire est un recueil en hommage au Fantastique, aux romans gothiques, à l’Hermétisme et aux contes de fées. La première partie, Magie Blanche, est vouée aux contes, de Grimm aux Mille et Une Nuits, en passant par Andersen. La seconde, Lumière noire, plonge dans le Gothique et le Fantastique, des sabbats aux feux follets et aux danses nocturnes de cadavres. Deux faces d’un même visage, qui se répondent.
Pour vous le faire découvrir, 5 textes vous sont proposés ici à la lecture et l'audio-lecture 

Pour écouter les extraits(dits par Francis) : 
Les fées :             
Princesses :           
Métamorphose :     
Coït  :                    
Retour :               

Pour lire les 5 extraits :

Les fées

Les fées accompagnent le nourrisson
Et lui font cadeau de dons.
Elles sont présentes quand d’elles il a besoin,
Et en prennent grand soin.

Bien-sûr, il y a toujours la magie noire
Pratiquée par une dissidente, au soir,
Mais l’union des autres fées
Aura raison de la fieffée.

Elles permettent à Cendrillon
De quitter ses habits de souillon,
Créent un carrosse temporaire
Pour un bal éphémère,

Où le prince voudra faire de la jeune fille sa femme,
A jamais.


Princesses

Toujours, la princesse
Est délicatesse.
Ici, elle dort cent ans,
Là, des nains diligents

Veillent sur son sort
Et la protègent du mauvais sort
D’une marâtre
Jalouse et acariâtre.

Tandis que sous sept matelas, sept,
Un petit pois prive de sommeil une cadette,
La petite sirène
Porte sa queue comme une traîne.


Métamorphose


Il fait des couacs avec son ramage,
Il fait des couacs avec son plumage.
Il se dandine gauchement,
Il s’en va clopin-clopant.

De la couvée,
Il est la risée,
Le vilain petit canard.
Jusqu’à ce que par hasard

Ou par la persévérance
Et l’espérance,
Un petit signe
En fasse le plus beau des cygnes.


Coït

Un cercle de feu
Annonce la danse :
Prémices de la transe.
Révulsés, les yeux.

Par le Maître approchées,
Elles pâlissent,
Elles rugissent
Leurs vêtements, arrachés. 

Dénouée, leur chevelure.
Totalement dénudées.
Mouvements saccadés.
Crescendo, leur allure.

Sur le sol, étendues.
Rauque souffle du désir.
Inondées de plaisir,
Epuisées, tendues, éperdues.


Retour

Elle rentre dans la chambre à pattes de velours,
Se penche sur le lit occupé comme toujours,
Le visage en feu, infidèle, enfantine,
Après son école buissonnière, mutine.

Une silhouette fine est lovée dans un drap blanc,
Aucune parole n'émane du lit, aucun mouvement.
Elle regarde l'être toujours immobile
Qui apaise sa bouffée d'oxygène de la ville.

Elle dénoue ses cheveux aux boucles pleines,
Et les lisse bien sagement, soudain sereine.
Son casque noir et luisant lui confère
Une dignité toute monacale et austère.

Demain, sa vie diurne oubliera la nuit
Et le silence,et sa couche de pluie.
Elle tourbillonnera au milieu des couleurs,
D'un rythme à la fois ordonné et rieur.

Elle pénètre dans le lit habité,
Et embrasse le squelette à ses côtés…